mercredi 31 décembre 2014

Notre voyage de noces en Birmanie (partie 1)

2 ans après notre mariage civil... 4 mois après notre mariage religieux... Notre voyage de noces arrive un brin tardivement, certes. Mais cela nous aura au moins permis de partir en amoureux à la découverte d'un pays aussi beau et aussi mystérieux que la Birmanie: ça valait le coût d'attendre! Au programme de notre voyage, Mandalay, Bagan, Lac Inle et Rangoon (la capital économique). Pour le dernier jour de cette année, nous vous présentons ce périple qui clôt en quelque sorte nos aventures asiatiques. Nous sommes effectivement rentrés pour de bon en France en octobre.



Mandalay

Nous sommes arrivés dans la deuxième ville du pays avec environ un million d'habitants (2,5 millions pour l'agglomération). Nous atterrissons dans le plus petit aéroport que nous n'ayons jamais vu... Après les gigantesques aéroports chinois, le dépaysement commence!
La région est traversée par l'Irrawaddy, très haut à cette époque de l'année. Il fait chaud, très chaud! Les couleurs sont impressionnantes: l'ocre de la terre se mêle à la verdure (ça aussi, ça change de la Chine du Nord...). Notre chauffeur nous propose dès notre arrivée de nous accompagner tout au long de notre séjour et nous explique qu'il est difficile de se déplacer autrement qu'en voiture. Après hésitations, nous acceptons son offre et nous avons eu raison: la facilité que nous avons en Chine ne se retrouve pas ici. Nous sentons également que les touristes sont "cantonnés" à certains sites - magnifiques- mais qu'il ne faut pas trop s'aventurer au-delà. Bref, le pays s'ouvre à peine et ça se voit.
 



La pause s'impose... dans la piscine de l'hôtel!

Nous commençons nos visites culturelles dès le premier jour avec le palais royal qui trône au milieu de la ville. En effet, en 1857, le roi Mindon fonda sa nouvelle capitale royale au pied de Mandalay Hill, afin d'accomplir une prophétie concernant la fondation d'une métropole du bouddhisme en cet endroit pour le 2400e anniversaire de cette religion. Ainsi, le palais royal d'Amarapura (à 11kms au Sud de Mandalay) fut démonté et transporté à dos d'éléphants au pied de Mandalay Hill. Durant l'époque coloniale (1885-1948) Mandalay reste le centre de la culture birmane et de l'enseignement bouddhiste birman, et est considérée par les Birmans comme un symbole de leur identité.  La ville est occupée par les Japonais du 1er mai 1942 à mars 1945. Le palais royal, transformé en base logistique, est bombardé par les alliés et brûla, à l'exception de l'atelier de fabrication de monnaie et de la tour d'observation (une réplique du palais que l'on visite aujourd'hui est construite dans les années 1990).  L'enceinte du palais n'est habitée que par des militaires et leurs familles. Les touristes ne peuvent seulement visiter le palais en lui-même.
Vue du palais royal de Mandalay
Palais royal
Nous visitons ensuite la  Pagode Kuthodaw, également construite en 1857 par le roi Mindon Min. Elle est entourée de 729 petits stûpas, dont chacun abrite une stèle portant une partie du Tipitaka approuvé par le cinquième concile bouddhique. L'ensemble est connu sous le nom de Plus grand livre du monde. Et effectivement, c'est long! Nous finissons par le magnifique monastère Shwenandaw, structure en teck sculpté et ciselé à la perfection selon les principes de l’architecture birmane du XIXe siècle. Sculptures très fines et riches qui laisse deviner la splendeur d'autrefois. 
La  Pagode Kuthodaw avec ses fameuses stèles
Pagode Kuthodaw
Pagode Kuthodaw

monastère Shwenandaw
monastère Shwenandaw
monastère Shwenandaw et un jeune moine...
Monastère Shwenandaw

Coucher de soleil sur Mandalay

Vue de Mandalay depuis la colline

Le lendemain, nous nous rendons dans une fabrique de Longyi , jupe longue traditionnelle pour les hommes et les femmes qui compose leur tenue quotidienne. Les tissus sont tissés et brodés à la main, parfois par de très jeunes adultes... On craque et on achète un Longyi au milieu d'une poignée de touristes, dont beaucoup de Français, que nous recroisons plus tard. Eh oui, nous nous apercevons  quel point le circuit est le même pour tous, sans pouvoir y déroger.
Nous nous rendons ensuite sur l'île d'Inwa, qui n'est traversée que par les vélos et les calèches. La ville est fondée par Thadomin Paya en 1364 et fut la capitale du Royaume d'Ava aux XIVe et XVe siècle. Elle connaît ensuite plusieurs épisodes de réhabilitation en tant que capitale dont le dernier s'étend de 1823 à 1841. Bien que l'île ait été en partie détruit par un tremblement de terre en 1939, nous pouvons encore visiter temples et monastères. Ce qui nous frappe le plus dans cette île, c'est l'atmosphère paisible seulement troublée par le bruit des calèches de touristes qui la traverse pour une ou deux heures. Les adolescents tentent de nous vendre des babioles (et ils y parviennent...) avant de se détendre au bord de l'Irrawaddy.


Broderie à la main, Mandalay

Moines bouddhistes attendant leur repas
Un touriste chinois

Tenue traditionnelle pour le mariage...

Métier à tisser dans une fabrique de Longyi

Pose ave une Birmane à Mandalay, étonnée de voir Delpine grimée avec du thanaka

Moinillons à l'école dans le monastère de l'île d'Inwa

Intérieur du monastère de l'île d'Inwa

Ile d'Inwa

Notre calèche sur l'île

Edouard est heureux: il se sent enfin grand!

Ile d'Inwa
Vue sur l'île

Inwa

Palmiers, stupas et ciel bleu sur l'île d'Inwa

Peintre à Inwa

Détente au bord de l'Irrawady


Nous clôturons notre séjour à Mandalay par le Pont U-Bein. Construit à partir de 1849 par le maire U Bein avec des colonnes de teck abandonnées lors du transfert de la capitale à Mandalay, Il traverse le lac sur 1,2 km, ce qui en fait le plus long pont de teck du monde. Il faut faire attention à nos pieds car les planches sont érodées par le temps. De nombreux Birmans et touristes s'y pressent, notamment lors du coucher du soleil. Nous profitons de la beauté des paysages et nous nous en mettons pleins les yeux!


Deux jeunes femmes près du Pont U-Bein




 




Ca ne vous rappelle pas quelque chose?


Etalage du marché de Mandalay
Encore quelques efforts à faire sur la gestion des eaux usées!

Bagan 
Deuxième étape de notre voyage: Bagan! C'est le site archéologique les plus important du Myanmar. Il compte autant de temples de briques rouges, réunis sur une plaine peu étendue, que l’Europe possède de cathédrales médiévales. Les rois de Bagan, qui introduisirent le bouddhisme theravada furent soucieux de donner corps à leur foi. En seulement 230 ans, ils érigèrent près de 10 000 temples dont 4 000 seulement subsistent aujourd’hui. C'est donc au milieu d'un paysage extraordinaire que nous déambulons à vélo. Au loin, nous entendons les prières des moines bouddhistes qui se relaient toute la journée (et jusque tard dans la nuit). Encore une fois, l'ambiance est totalement dépaysante et encore une fois, rien à voir avec la Chine. Nous sommes impressionnées par la ferveur religieuse des Birmans qui se rendent, nous dit-on, quasiment tous les jours prier au temple... 
L’ascension de Bagan coïncide avec le passage de l’hindouisme et du bouddhisme mahayana au bouddhisme theravada, resté depuis lors la confession principale du pays. L’acteur principal de cette conversion fut un moine, qui était venu prêcher auprès du roi bamar Anaurahta. Dire que sa mission fut un succès serait un euphémisme. Le roi commissionna des architectes afin qu’ils créent un royaume à la hauteur de Bouddha. L’empire décline ensuite vers 1300, juste avant l’invasion des Mongols. 
Bien que les monument soient fortement abîmés faute d'entretien et de restauration de qualité, nous découvrons des peintures datant du Moyen-âge ayant subsisté aux assauts du temps.  Bagan est aussi un village où poussent de nombreuses hôtels qui bien que discrets, s'étendent de plus en plus. Les touristes sont plus visibles qu'à Mandalay, notamment car la population de Bagan est moins nombreuse. C'est à Bagan que nous mangeons au meilleur restaurant de notre séjour, grâce aux conseils de deux amies (merci Laetitia, merci Kori!). Poisson, potage au feuille de tamarin, curry, riz, etc. le tout servi en petites portions afin que nous puissions goûter à tout! 


La sieste dans le temple

Un jeune écolier rentrant de l'école




Vue sur l'Irrawaddy depuis Bagan








Sculpture sur fruits!



Détails de la fabrication de la laque qui demande beaucoup de patience

Voilà la résultat!





Nous sommes bien protégés!

Le décor change dès que nous nous éloignons des sites touristiques...

Une Rolls-Royce

Voici un exemple de restauration de piètre qualité: les sculptures authentiques ont été colmatées avec...du ciment!




Lac Inle
Après deux jours dans le paysage magnifique de Bagan, direction les "montagnes " (800m d'altitude): le Lac Inle. Nous arrivons également dans un mini-aéroport et après une heure de route au milieu d'un paysage verdoyant et montagneux, nous arrivons au Lac Inle. Il s'étend sur plus de 12 000 hectares et est bordé par de nombreuse rizières et de villages. Il abrite plus de 20 espèces endémiques. Les transports sur le lac se font par bateau, soit pirogues traditionnelles, soit à moteur. Le lac est célèbre pour ces pêcheurs qui rament d'une façon unique, debout sur une jambe à la poupe et l'autre enroulée autour de la godille.
Nous commençons par une balade à vélo (ici point besoin de chauffeur) autour du lac. Nous découvrons les paysans qui récoltent le foin et le riz à la main, sur les bords du lac. Lors de notre excursion sur le lac le lendemain, nous découvrons cette fois-ci les cultures de tomates (délicieuses) en aquaponie sur l'eau. La vie s'organise ici en fonction du lac: les villages se sont construits sur pilotis, les transports se font par bateau et une partie de l'activité commerciale et agriculture se fait... sur le lac. Malheureusement, cela n'est pas sans conséquences sur l'environnement qui souffre de l'augmentation de la population et de l'afflux des touristes: la superficie du lac diminue année après année, "grignoté" par les plantes qui prolifèrent à cause des pesticides agricoles. C'est aussi le rejet des eaux usées des luxueux hôtels qui fleurissent au bord du lac. Cela nous rappelle quelque chose... Ici néanmoins, ces problématiques semblent être prises en compte assez vite et il nous semble que les Birmans ont à cœur de préserver leur environnement, en tout cas bien plus que les Chinois. Est-ce dû à leur ferveur religieuse? Notre guide nous explique que les bouddhistes vénèrent la vie sous toutes ses formes, animales et végétales. Peut-être est-cela qui manque aux Chinois dont la pratique religieuse est désormais anecdotique... Quoiqu'il en soit, nous sentons une réelle inquiétude et un désir de protéger cette ressource.
Nous faisons une randonnée le lendemain, au milieu des champs de maïs, avant de nous arrêter dans un domaine de production....viticole, tenu par un Français! Nous dégustons quelques verres avant de redescendre tranquillement. Nous rentrons à temps avant qu'un orage mémorable ne s'abatte sur nous (nous en connaissons peu à Pékin...). 











Culture de tomates en aquaponie

Les pylones électriques sur l'eau...pourquoi pas!
Les moteurs sont aussi présents sur le lac
A la base, il s'agissait de statues de Bouddha, reliques religieuses très importantes autour du Lac. Après des siècles de rajout de feuilles d'or déposées par les fidèles, voici e résultat!



Les personnages Min Nandar et Shin Hmwe Loon, équivalent de Roméo & Juliette en Birmanie